Intox

« N’oublie pas ton voile ! », « Qu’est-ce que tu vas faire à Bahrein ? Y’a rien là-bas ! ». Que n’ai-je pas entendu avant mon départ... Par pitié, cessons de parler de ce que nous ne connaissons pas par nous-mêmes, par nos propres yeux, par notre propre expérience. Car l’imaginaire collectif en France concernant l’archipel de Bahrein est bien loin de la réalité. Voici, humblement, le royaume de Bahrein à travers mon regard.

Le royaume de Bahrein compte 4O îles, dont la plus importante est Bahrein. Manama, la capitale, s’érige vers le ciel avec ses bâtiments à l’architecture époustouflante. En dehors du centre administratif et diplomatique, de petites ruelles s’échappent vers les autres quartiers, maisons basses et pavés au sol. En 2008, on estime la population du royaume à un million d’habitants, dont 75% est chiite. Depuis février 2002, le régime est une monarchie constitutionnelle. Le gouvernement est nommé par le roi et les députés sont élus pour quatre ans.

Manama – New Dehli
Beaucoup d’Indiens vivent ici, dont la majorité ne parle pas arabe. Ce sont eux qui bâtissent gratte-ciel et ponts monumentaux, travaillant semble-t-il sept jours sur sept. Leur seul objectif est d’envoyer le maximum d’argent à leur famille restée au pays. A 18h, fin de journée, on les entasse dans des camions pour les ramener à leurs logements "déplorables", selon la presse anglophone. Récemment, les employés se sont mis en grève avec occupation du lieu de travail pour protester contre leurs conditions de travail.

Un peu d’histoire : la civilisation Dilmun
Vers 3000 avant JC, la civilisation de Dilmun (cf photos musée de Bahrein) était le carrefour d’un des plus grands empires commerciaux de l’Antiquité. Elle était située sur les routes commerciales qui reliaient le Sud de l’Irak, l’Inde et le Pakistan. Sur la route qui mène au Sud de l’île, on peut voir une sorte de terrain vague vallonné. Ce sont en fait des tombes qui datent de la période Dilmun. Sous les monticules de terre, un ou plusieurs caveaux. La plupart sont formés d’une « chambre » cerclée de pierres, creusée dans le sol, du vivant de son futur hôte. Quand la personne mourrait, on sacrifiait un mouton que l’on faisait cuire et que l’on disposait près du corps, dans le caveau. On a également retrouvé des corbeilles qui devaient contenir de la nourriture. La chambre était ensuite recouverte de sable et de terre, jusqu’à former un monticule au-dessus du défunt. On compte 170 000 tertres funéraires ! C’est le plus grand cimetière préhistorique du monde. Tout autour, le village actuel d’A’Ali...

De la perle au pétrole
Entre 300 avant JC et 300 après JC, Dilmun (rebaptisée du nom grec de Tylos) était connue pour ses perles. Les futurs « Bahreiniens » étaient donc pêcheurs.

En 1521, attirés par la qualité de ses perles, les Portugais ont investi Bahrein. Ils en furent chassés 80 ans plus tard par les Perses. La famille régnante des Al Khalifa est arrivée du Koweït à la fin du XVIIIe siècle. Ils ont chassés les Perses et règnent sur Bahrein depuis cette date. En juin 1932, le pétrole est découvert à Bahrein au moment où le commerce de la perle s’effondre, concurrencé par la perle de culture japonaise.

Première expo du Quai Branly hors-les-murs !
C’est ici à Manama qu’a élu domicile la première exposition du musée du Quai Branly en dehors de son fief de Paris. L’expo s’appelle Masks – Beauty of the spirits. Elle regroupe une centaine de masques issus des anciennes collections du musée de l’Homme et du musée national des arts d’Afrique et d’Océanie. Asie, Afrique, Océanie et Amérique, tous témoignent de l’usage ancien et encore actuel des masques sur ces quatre continent.

Comments

[Leila]

Belle description de Bahrein que beaucoup ne connaissent pas mais en parlent quand meme.

C est un pays sympathique bien que different de l Egypte ou de la Jordanie dont les sites sont magnifiques.

Felicitations pour tous ces voyages, ces belles photos et les articles tres interessants.

Bonne continuation.